Du règne d'Henri IV ...

En cette fin du XVIème siècle, début du XVIIème siècle, époque où se situe le début de mon arbre généalogique, le royaume est dirigé par Henri IV (1553-1610). L'avènement d'Henri de Navarre en 1589, héritier de la couronne, au trône de France, mais qui est protestant, n'est reconnu que par ses coreligionnaires et un petit nombre de catholiques, "les Politiques". Le parti de ces "Politiques" ou "Malcontents", catholiques modérés, est formé au lendemain de la Saint-Barthélemy à l'instigation, en particulier, de François d'Alençon, frère du roi Charles IX, du prince de Condé et des Montmorency, qui voulaient sauvegarder l'unité du royaume contre la Ligue.

Pour se faire accepter par ses sujets catholiques, Henri IV abjure le protestantisme en 1593. Mais il doit également conquérir définitivement son royaume au détriment des Ligueurs et des Espagnols, leus alliés. La Ligue, ou Sainte-Ligue, dont Henri de Guise en fut le véritable chef, fut formée pour défendre la suprématie du catholicisme et combattre le protestantisme ; mais elle fut dirigée autant contre le roi lui-même que contre les protestants. Il est solennellement sacré roi de France le 27 février 1594 dans la cathédrale de Chartres.

Henri IV eut raison de la Ligue et son abjuration lui ôta toute raison d'être. Fait important de notre histoire, le roi de France et les représentants de la communauté protestante signent le 13 avril 1598 l'édit de Nantes, traité qui met fin à plus de trente années de guerres de religion. Cet édit constitue une première dans l'histoire de l'occident chrétien car il fait place à une minorité au sein de la nation. Même si elle est quelque peu forcée, la tolérance entre communautés obtient ainsi une première victoire. Malheureusement, par la suite, les privilèges consentis aux protestants par cet édit, qui leur permettait de constituer un "parti politique" puissant mais qui constituait de fait un état dans l'état aux yeux de Louis XIII, fils d'Henri IV, furent supprimés ; le calvaire des protestants ne prendra fin qu'avec la Révolution.

Mais le 14 mai 1610, rue de la Ferronnerie à Paris, un fanatique, François de Ravaillac peut-être commandité par un de ceux qui contestent le pouvoir royal, poignarde Henri IV dans son carrosse à la faveur d'en embouteillage. Il était parti rejoindre un de ses ministres à l'Arsenal, Sully.

Maximilien de Béthune, baron de Rosny et duc de Sully (1560-1641) est un des tous premiers hommes d'Etat qui va oeuvrer pour le relèvement du royaume. Bien que calviniste convaincu, c'est lui qui pousse Henri de Navarre à abjurer la religion réformée afin d'être accepté comme souverain. Notons qu'Henri IV prit indistinctement, comme ministres, des catholiques et des protestants, voire des Ligueurs repentis (déjà l'ouverture!).

... à celui de Louis XIII

En 1610, après l'assassinat d'Henri IV, son fils Louis, âgé de neuf ans, lui succéde sous le nom de Louis XIII (1601-1643). En attendant la majorité de Louis XIII qui, comme le veut la coutume de la monarchie, est fixée à quatorze ans, sa mère Marie de Médicis va gouverner. Elle s'entoure de conseillers, en particulier du couple florentin Concino Concini et sa femme, Leonara Galigaï, confidente de la reine.

La politique pro-espagnole et pro-romaine de la régente tranche radicalement avec celle de feu son époux ; elle va indigner les protestants et mécontenter les parlementaires et Grands de la cour. Pour satisfaire ses adversaires, elle autorise en 1617, à l'occasion des quatorze ans du roi, terme théorique de sa régence, la tenue à Paris d'états généraux. Mais les rivalités entre délégués de la noblesse, députés de l'église et représentants du tiers-état réduisent à néant l'espoir que cette réunion suscitait pour solutionner les difficultés du royaume.

Cet échec va également entrainer celui de Marie de Médicis et des Concini, car Louis, âgé de dix sept ans, ne supporte plus d'être tenu à l'écart des affaires du royaume. Sur l'instigation de son confident, Charles d'Albert duc de Luynes, Concino Concini est assassiné le 24 avril 1617 par le capitaine de la garde du roi et Marie de Médicis est éxilée à Blois. Leonara Concini est décapitée en juillet de la même année.

C'est la fin d'une époque. L'avènement du plus grand ministre de Louis XIII, Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu, se profile.

Procréer et vivre

Les femmes sont fréquemment enceintes. La mortalité infantile est importante : cinq ou six grossesses n'engendrent ainsi que deux à trois enfants vivants, en particulier dans le milieu paysan ; le relevé des baptêmes et sépultures dans les archives confirme, et la fréquence des naissances, et la faible espèrance de vie. Mais la parturiente joue aussi sa vie lors de l'accouchement. La délivrance a généralement lieu en position assise, sur une chaise percée ou sur une selle. Pour prévenir les suites de l'accouchement avec la crainte de fièvres ou d'hémorragies, la mère doit restée allongée quelques deux semaines avec le risque supplémentaire de développer une phlébite.

Sous l'impulsion de Louise Bourgeois (1563-1636), dite "la Boursier", accoucheuse de la reine Marie de Médicis, les compétences des sages-femmes vont s'améliorer et de véritables principes déontologiques seront énoncés afin de clarifier les rôles respectifs desdites sages-femmes, celles qui doivent mener à terme un accouchement normal, et des médecins qui doivent intervenir dans les cas pathologiques.

Et pendant ce temps-là, les Français ailleurs...

L'explorateur Samuel de Champlain (1567-1635) effectue en 1599 son premier voyage dans le Nouveau Monde en visitant les Antilles et les côtes de l'Amérique centrale. Il note dans un rapport d'observations destiné au roi Henri IV qu'un canal creusé dans l'isthme de Panama "raccourcirait le voyage vers la mer du sud et l'océan Pacifique de plus de 1500 lieues marines".

A partir de 1603 et jusqu'à 1607, il effectue des expéditions des colonisation de l'Amérique du nord ; il accompagne en particulier celle de son compatriote Pierre de Gua de Monts, lequel décide de se diriger vers l'Acadie. En 1608, Samuel de Champlain remonte le Saint-Laurent et fonde, le 3 juillet, la ville de Québec : l'établissement des français redébute car, soixante ans plus tôt, Jacques Cartier s'y était déjà installé. Au printemps 1609, il va soutenir les indiens Algonquins et Hurons dans leur guerre contre leurs ennemis, les Iroquois. Puis il explorera les routes fluviales et les terres intérieures de l'actuelle province de l'Ontario et du nord de l'état de New-York. Il participera à l'expansion commerciale de cette Amérique française et s'investira d'une mission pour évangéliser les "sauvages".

Par la suite, l'éxode des Acadiens, dont la terre devient anglaise, et les migrants issus de l'héxagone viendront étoffer la communauté française du Québec. Et les français s'installent dans les Antilles à partir de 1625.

A cette époque

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