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Généalogie des Bouzanne

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Généalogie des Bouzanne
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4 novembre 2017

Au fil de l'eau

Le cadre

D'abord appelée Bosannia depuis 1298, cette petite rivière du Boischaut sud a été renommée Bouzanne en 1585 (voir à ce sujet le message "Origines du patronyme Bouzanne").

 

Avant de s'infléchir vers l'ouest près de la vallée de l'Indre, à hauteur de Jeu-lès-Bois, la Bouzanne serpente depuis sa source dans un cadre que George Sand a appelé "la Vallée Noire" dans le premier chapitre de son roman "Valentine" écrit en 1832.

A un habitant de la Brenne qui lui demandait où se trouvait la Vallée Noire, George Sand en donna ainsi la définition :

"Je veux d'abord, pour me débarrasser de toute chicane, tracer la carte de cette vallée. Faites courir une ligne circulaire, partant si vous voulez de Cluis-Dessus, qui est le point de mire de tous les horizons de la Vallée Noire, et faites passer par toutes les hauteurs qui enferment et protègent notre bocage. Du côté de Cluis toutes les hauteurs sont boisées, c'est ce qui donne à nos lointains cette belle couleur bleue qui devient violette et quasi noire dans les jours orageux. C'est d'un côté le bois Fonteny ; de l'autre le bois Malvoye, le bois Gros, le bois Saint-Georges. Dirigez votre ligne d'enceinte vers les plateaux d'Aigurande, de Chateaumeillant, le bois de Boulaise, Thevet, Verneuil, Vilchère, Corlay. De là vous dirigez votre vol d'oiseau vers le bois de Magnié, où la vallée s'abaisse et se perd avec le cours de l'Indre dans les brandes d'Ardentes. Si vous voulez la retrouver, il faut vous éloigner de ces tristes steppes et remonter vers le Lys-Saint-Georges, d'où vous la verrez se perdre à votre droite, avec le cours de la Bouzanne, dans la direction de Jeu-lès-Bois et des brandes d'Arthon. a votre gauche, elle se creuse majestueusement, pour se relever vers Neuvy-Saint-Sépulchre et vous ramener au clocher de Cluis, votre point de départ, que, dans toute cette tournée, vous n'avez guère perdu de vue".

Sa source

La rivière la Bouzanne, affluent de la Creuse et longue de 84 kilomètres, coule dans le département de l’Indre ; elle prend sa source au pied d’un sanctuaire dans la clairière d’une châtaigneraie située à 400 mètres d’altitude et à environ 2 kilomètres au nord-ouest d’Aigurande.

Le sanctuaire appelé Notre-Dame de la Bouzanne fait l’objet d’un pèlerinage annuel ; le bassin de la fontaine et son monument construit en pierres ont été inaugurés en 1866. Une piéta est nichée au pied du bassin et, sur le monument, culmine une vierge mère coulée en fonte sur le modèle de la Sainte-Vierge de l’église Saint-Sulpice à Paris.

Le sanctuaire
(cliquer sur les photographies et images pour les agrandir)

 

 

02_Source___Aigurande

 

 

01_Source___Aigurande

 

 

03_Source___Aigurande

 

 

 

 

Son parcours

 

 

Le parcours de la Bouzanne à travers la région verdoyante et humide du Boischaut, bocage du Berry compris entre Argenton-sur-Creuse et La Châtre, est jalonné de nombreux châteaux, quatorze pour être précis, l’Indre en étant l’un des départements les plus richement dotés.

 

Livre_Creuse_et_Bouzanne

 

 

 

Le parcours dans la vallée de la Bouzanne est également agrémenté de très nombreux moulins à eau, à l’abandon malheureusement pour la plupart d’entre eux, quelques-uns étant cités sur le site internet du Berry, et de villes dont les monuments présentent de l'intérêt. Un ouvrage ancien intitulé " Les Vallées de la Creuse et de la Bouzanne autour d’Argenton " a décrit quelques-uns des édifices situés en aval de La Chaise, hameau rattaché à la commune de Mosnay. Le magazine trimestriel berrichon "La Bouinotte" a consacré un de ses numéros (99 du printemps 2007), l'article étant intitulé "La Vallée de la Bouzanne sous le charme".

 

Je vous propose une visite de ces points d’intérêt tout au long du parcours depuis la source de la Bouzanne ; la liste n’étant pas exhaustive, le visiteur de ce blog voudra bien me pardonner les oublis, voir les erreurs, des renseignements glanés çà et là n’étant toujours pas concordants ! Ainsi, les moulins cités, repérés sur les cartes de l'Institut Géographique National (IGN), cartes également consultables sur le portail Géoportail, sont, soit absents des sites sensés les répertorier, soit y sont signalés mais non indiqués sur lesdites cartes de l'IGN. Je suis donc bien entendu ouvert à tous renseignements complémentaires et rectificatifs à cette description, et encore plus à la transmission de photographies pour agrémenter ce site, mon bref séjour qui remonte déjà à 1997 ne m’ayant pas permis de longer tout le parcours de la Bouzanne et d’en découvrir tous les charmes ; vous pourrez retrouver sur l'album des photographies anciennes de quelques-uns de ces sites.

 

 

 

Carte du parcours

 

 

Vall_e_de_la_bouzanne

 

 

Aigurande

Les principaux points d’intérêt de cette ville de moins de 2000 habitants sont sa maison à cadran solaire datant de 1839, son lavoir et l’existence d’une ancienne prison municipale.

Cluis

Le principal édifice de cette commune est constitué par les ruines de la forteresse médiévale de Cluis-Dessous, ruines surnommées " les demoiselles de Montpensier ", datant des XIIème et XVème siècles ; elle comprend les vestiges de l’enceinte, du pont-levis flanqué de ses tours, du donjon et du corps de logis. On s’intéressera également au manoir situé dans le bourg, daté des XVème et XVIIème siècles, actuel Hôtel-de-Ville, et à l’église Saint-Paxent datée du XIIème siècle, ces deux édifices étant inscrits à l’inventaire des monuments historiques. Les halles datées du XVIIème siècle attestent des activités commerciales du passé de cette ville, important lieu d’échanges semble-t-il.

Sur la rivière près de Cluis, présence de plusieurs moulins : en amont, le moulin Garand, le moulin Rodet, le grand moulin et, à Cluis, le moulin Jallerat ; plus en aval, ruines du moulin de Chanrot. Deux moulins sont signalés sur le site du Berry mais non repérés sur les cartes IGN : les moulins Nault et Massiat.

Neuvy-Saint-Sépulchre

La basilique romane construite au XIème siècle sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem constitue le pôle d’intérêt principal de cette ville ; cet édifice est classé par les monuments historiques et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le site internet  l’Art Roman qui fait découvrir région par région les principaux édifices de style roman en France et en Europe permet de mieux découvrir cette basilique.

 

Près de la commune, quelques moulins jalonnent la rivière : le moulin des Mares, le moulin Douet et le moulin Sault ; deux autres moulins sont relatés dans l'article paru dans le magazine La Bouinotte : un moulin en centre ville et le moulin Neuf qui a fonctionné jusqu'en 1970.

Un plan d’eau bien aménagé permet aux pêcheurs d’assouvir leur passion. Ce lieu touristique est à découvrir sur le site de la Fédération Départementale de Pêche de l’Indre.

Jeu-lès-Bois

Au nord de la ville se trouve les vestiges du château de la Feuge construit au XVème siècle. Un autre château nommé de Jeu ou de Bellevue, datant du XVIIème siècle, serait situé près du bourg mais que je n’ais pas pu localiser. En amont, le moulin Juillet est signalé sur les cartes IGN.

Plus en aval de Jeu-lès-Bois est édifié le château de La Villeneuve. Il précède le château de Corbilly, un manoir datant du XVIIIème siècle situé près d’Arthon.

Viennent ensuite encore quelques moulins : moulin de Puy Moreau, moulin de la Roche.

Arthon

Dans cette ville se trouve une église dédiée à Martin, édifiée au XIIème siècle ; les murs sont décorés par des fresques contemporaines réalisées par le peintre Malespine entre 1947 et 1952. Autre édifice de cette ville, le château fortifié construit au XVème siècle, restauré au XIXème siècle. Un autre château dénommé de La Fa serait situé sur le territoire de la commune, mais que je n’ais pas non plus localiser.

En aval d’Arthon se trouve le château de Beauregard et le moulin Neuf.

Velles

Le château de Courcenay représente le principal point d’intérêt de cette ville. Ce château a appartenu à la famille de Boisé, tout comme ceux de Beauregard et de Chabenet ; le berceau de cette famille est situé au château de Boisé, datant du XVème siècle, situé à 1 kilomètre au nord du premier nommé.   

Après le moulin de Blézais, plus en aval de Velles, et jusqu’à Le Pont-Chrétien-Chabenet, vont se succéder de nombreux châteaux, pour la plupart décrits dans l’ouvrage précité « Les Vallées de la Creuse et de la Bouzanne autour d’Argenton », mais que l’on trouvera également sur le site internet dédié à la région du Berry et plus particulièrement la partie concernant la rivière la Bouzanne, et quelques moulins et le pont de bois couvert.

Après l’ancien moulin de Forges, nous trouvons successivement près de la commune de Tendu :

- Le château Le Plessis. Ce manoir du XVème siècle dédié à l'hôtellerie est à découvrir sur son site (cliquez ici).

- Le château Le Broutay, construit aux XVème et XVIème siècles, appelé également Broutet sur d’anciennes cartes postales.

- Le château de La Chaise Saint-Eloi, construit au XVème siècle et restauré au XIXème siècle, le domaine proposant des activités de chasse et de pêche.

 

 

Le château de la Chaise Saint-Eloi

 

08_Ch_teau_de_la_Chaise_Saint_Eloi

 

 

- Le château de Mazières classé à l'inventaire des monuments historiques, édifice situé dans la vallée qui comprend une tour carrée datant du XVème siècle en forme de donjon avec des échauguettes dans les angles, et un corps de logis indépendant flanqué de tourelles.

- Le château des Sallerons.

- Dominant du sommet d'une crête la vallée, les ruines du château de Prunget où seul subsiste le donjon à mâchicoulis de sept étages, restauré au XIVème siècle, classé à l'inventaire des monuments historiques.

 

Puis viennent ensuite :

 

- Le moulin Mou près de Tendu.

- Le château de la Rocherolle situé près d'Argenton-sur-Creuse, édifice dépendant des terres de Chabenet construit sur un monticule à la fin du XVème siècle et qui comprend un corps de logis flanqué de tours et tourelles à mâchicoulis, une des tours abritant une chapelle voutée.

- Après le gué de Pont-à-Mont, on découvre le seul pont de bois couvert de France édifié au XIXème siècle, inscrit à l'inventaire des monuments historiques, dont l'existence est expliqué sur son panneau signalétique :

" Pont de bois couvert.

Unique en France, le pont de bois couvert fut construit pour permettre aux 200 ouvriers italiens travaillant au percement du tunnel de la voie ferrée PARIS-TOULOUSE de franchir quotidiennement la rivière pour regagner leurs campements. Cette traversée effectuée jusque là en barque avait couté la vie à neuf d'entre eux le 20 avril 1847, leur embarcation ayant été emportée par une crue. En outre la couverture offrait un abri apprécié pour le repas des ouvriers".
La couverture du pont pourrait s'expliquer par le fait qu'elle assure la protection de la structure en bois des intempéries et la perennise ainsi dans le temps.

 

 

Le pont de bois couvert

 

 

09 Pont de bois

 29 Pont de bois

31 Pont de bois

 

- Le haut viaduc (33 mètres) des Petites-Roches permet à la ligne de chemin de fer Paris-Toulouse d’enjamber la Bouzanne.

 

26 Viaduc Pont- Chrétien-Chabenet

 

- Le château de Chabenet, situé sur le sommet d'une crête près de Le Pont-Chrétien-Chabenet, construit en 1741 par Josselin Dubois, écuyer du roi Louis XI et seigneur de Montmorillon, l'édifice se composant de tours à mâchicoulis crénelées et à poivrières, et du vestige d'un pont-levis ; les locaux sont utilisés aujourd'hui à usage de résidence hotelière.

- Après le moulin de Chabenet, à Le Pont-Chrétien-Chabenet, on trouve au bord de la rivière le château du Petit-Broutet, castel construit au XVème siècle qui comprend un corps de logis flanqué à ses extrémités de tours rondes en poivrières, dont une à mâchicoulis, l'entrée ayant autrefois été protégé par un pont-levis. La Mairie occupe aujourd'hui ses locaux.

Dans cette ville, on s'intéressera au portail de la chapelle construite au XIVème siècle, ouvrage inscrit à l'inventaire des monuments historiques.

 

Le château du Petit-Broutet

  20 Pont- Chrétien-Chabenet

L'église Notre-Dame

22 Eglise Pont- Chrétien-Chabenet

24 Eglise Pont- Chrétien-Chabenet

- Le dernier château situé entre Le Pont-Chrétien-Chabenet et la confluence de la rivière avec la Creuse, dénommé Le Cluzeau, simple demeure flanquée d'une tour, est aujourd'hui aménagé en clinique et en maison de retraite.

 

 Pour en savoir plus sur la rivière la Bouzanne, trois sites internet sont à consulter :

- le premier donne des renseignements techniques quant à son hydrographie et son hydrologie (cliquez ici) ;

- le second du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire qui identifie les sites protégés du département de l'Indre, dont les sites inscrits  et sites classés de la vallée de la Bouzanne (cliquez ici) ;

- le dernier portant sur les documents de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) pour les Zônes Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) pour la basse vallée de la Bouzanne pour les communes de Pont-Chrétien-Chabenet, Saint-Marcel, Tendu et Velles (cliquez ici).

 

Enfin, pour s'intéresser à la région du Berry, plusieurs sites internet permettent d'en connaitre son histoire et d'en découvrir son patrimoine, notamment :

- l'histoire du département de l'Indre sur le site France Pittoresque (cliquez ici) ;

- l'histoire du Berry, ses richesses culturelles et naturelles, son habitat et son patrimoine (cliquez ici) ;

- la découverte du Boischaut Sud : ses villages, monuments, lieux de villégiature, sa gastronomie (cliquez ici).

 

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25 octobre 2017

La vallée de la Bouzanne

Un précédent message de ce blog, "au fil de l'eau", permettait de découvrir la vallée de la Bouzanne.

Cette vallée, vous pouvez aussi la découvrir sur celui de mon cousin Michel Prin "Rendez-vous en terre inconnue ...L' Indre, La vallée de la Creuse, Le Cher. 2éme partie sur 2." Ces aïeux sont originaires de l'Indre, département où le patronyme Bouzanne est également présent (voir mon message "Le patronyme Bouzanne dans l'Indre"). Mais, à priori, les familles Bouzanne et Prin ne se sont jamais rencontrées !

Ne vous arrêtez pas à ce seul album du blog de Michel Prin, ce passionné de photographie et de généalogie. Il sillonne plus particulièrement notre beau pays et nous fait profiter de tous les clichés qu'il tire de ses voyages dans ses albums archivés. Suivez le lien.

Album Archive - Rendez-vous en terre inconnue ...L' Indre, La vallée de la Creuse, Le Cher. 2éme partie sur 2.

Rendez-vous en terre inconnue ...L' Indre, La vallée de la Creuse, Le Cher. 2éme partie sur 2.

https://get.google.com

Pour accéder aux albums archivés de Michel, cliquez qur la flèche en haut à gauche. Bon voyage.

28 mars 2017

Origines du patronyme Bouzanne

L'origine du nom.

L'origine du patronyme Bouzanne, rare et probablement monophylétique, est inconnue. Elle pourrait être liée à celui de la charmante rivière située dans l'Indre évoquée par ailleurs. En effet, selon une histoire rapportée par un de mes cousins éloignés, tenant lui-même cette information d'une de ses aïeules, ce nom aurait été donné à un enfant abandonné près de la Bouzanne et recueilli par des gens du voyage à qui ils auraient le nom de cette rivière! La présence proche d'une quinzaine de familles portant le patronyme Bouzanne pourrait valider cette hypothèse de lien avec la rivière du même nom.

C'était l'hypothèse qui m'apparaissait comme étant la plus crédible ; mais mon patronyme semble déjà existé en 1562, soit antérieurement à 1585, date du changement de nom de la rivière de Bosannia en Bouzanne (voir à ce sujet mon message "mes recherches actuelles"). Un seigneur "de Bouzanne" aurait-il donné son nom à cette rivière?

De la toponymie...

Mais d'où vient le nom de cette rivière? Je cite l'étymologie suivante qui nous a été proposé par Jean-Christophe Nouhant sur son site internet consacré à sa région, site aujourd'hui fermé : l'étymologie de cette rivière n'est pas assurée. Peut-être une racine hydronomique préceltique "bol-", dont le prototype est "bol-osa-(a)na avec un double suffixe roman. D'où, je suppose, l'ancien nom donné à cette rivière, Bosannia. Mais que signifie cette racine? Et puis comment le toponyme a évolué de Bosannia à Bouzanne au XVIème siècle? Si je me réfère au site d'un passionné d'histoire et de géographie qui recense l'origine des noms des lieux (pour accéder à son site, cliquez ici), et plus particulièrement pour mon cas  celle des rivières de notre hexagone, je relève des analogies qui pourraient apporter quelques éclaircissements, à savoir :

- le suffixe "onna" présent par exemple dans le nom des rivières  la Cusanne, le Grozonne, l'Ouanne ou la Sorsonne signifie la source ou la petite rivière ;

- pour le préfixe, rien de très sûr, si ce n'est que le nom des rivières dont les racines sont proches de celles la Bouzanne, telles la Boivre et la Bouble, vient de vabero signifiant le ruisseau, et que celui des rivières la Bourbince et la Bourbonne vient de borvo, dieu gaulois des sources bouillonnantes. Mais "bou" (bu) pourrait tout aussi bien signifier un bois ou une forêt.

Pour l'essentiel, ces racines ont donc logiquement un rapport avec l'eau. Je relève enfin que le préfixe "Bouz" apparaît également dans le nom d'autres cours d'eau proches de La Bouzanne, à savoir le Bouzanteuil et le Bouzantin, tous deux affluents de la Creuse comme La Bouzanne, le premier près de Saint Gaultier, le second près d'Eguzon. Ce préfixe non répertorié dans le site précité au même titre que les noms de ces rivières pourrait-t-il avoir un point commun dans la toponymie des cours d'eau situés dans cette région du Berry, le Boischaut?

Ce toponyme ne se cantonne toutefois pas à cette rivière. Il désigne en effet plusieurs lieux-dits géographiquement éloignés du Berry, à savoir :

- un hameau près de Talensac dans l'Ile-et-Vilaine ;

talensac

- un écart à Saint-Macaire en Mauges dans le Maine-et-Loire ;

stmacaire

- un lieu-dit à Mûrs Erigné également dans le Maine-et-Loire ;

mûrserigné

 - plusieurs terrains non habités cadastrés dans une section dite "de Bouzanne" à Dierrey Saint-Julien dans l'Aube ;

dierreystjulien

Il désigne également un lieu-dit situé près d'Aigurande, à cheval semble-t-il entre les départements de la Creuse et de l'Indre, la proximité de la source de La Bouzanne expliquant probablement cette dénomination. L'origine du patronyme Bouzanne située dans le Maine-et-Loire explique probablement les désignations dans les second et troisième lieux.

... à l'anthroponymie.

Pour en revenir au patronyme, un site généalogique canadien explique l'origine de familles Bouzanne ayant émigrées à Terre-Neuve, texte traduit que je reprends ad litteram : "Bouzan - Variante de noms de famille français Bo(u)zon etc..., venant ? d'un nom personnel allemand contenant l'élément bos (mauvais) ou ? du nom d'un lieu français non identifié. A Terre-Neuve : tradition familiale : Michael Bouzane, fils cadet de propriétaires fonciers à la Bouzanne (non identifiée) à environ 30 miles de Paris, partit en mer et s'installa à Western Bay en 1850." Le texte se poursuit sur la dispersion des fils de Michael Bouzane dans diverses régions du Canada, l'orthographe du nom évoluant en Boozan, Bouzan(e) et Bouzanne! Le  patronyme Bouzanne, ou les variantes graphiquement et phonétiquement proches telles que  Bosan, Bozan, Bozane, Bouzan et Bouzans sont absentes de la base Racina accessible gratuitement sur le site de Jean-Louis Beaucarnot, spécialiste de la généalogie en France ; seuls sont présents les proches patronymes Bozon et Bouzon. Par contre, quelques familles portant ces noms sont de nos jours présentes dans l'hexagone mais hors des départements où principalement se situe, ou s'est situé par le passé, le patronyme Bouzanne. Pour apporter un peu de piquant à cette quête, un bousane, mot tiré du dictionnaire du Berry d'autrefois, désigne un frelon ou un gros bourdon!

Pour compléter cette recherche sur l'origine de mon patronyme, je cite le nom graphiquement proche de Bouzanne, à savoir le nom arabe Bouziane (ou Bouzianne), "bou-" ("bû") pouvant dans cette langue signifier "l'homme" ou "le père" de la famille Ziane (ou Zianne). Dans la base Racina , ce nom apparaît dans les départements de la Charente-Maritime en 1714 et de la Mayenne au XVIIème siècle ; il n'est porté semble-t-il aujourd'hui que par des familles d'origine maghrébine.

24 juin 2016

Mon père, ce passionné de football.

Mon père, Marcel BOUZANNE, a tiré sa révérence le 20 novembre 2013 âgé de 94 ans. Le douloureux tri de ses affaires a été l'occasion de retrouver divers documents sur sa jeunesse, en particulier ceux ayant attrait à sa grande passion que fut le football.

Il est donc né le 22 février 1919 à Livry-Gargan, ville située à l'époque dans l'ancienne Seine-et-Oise, aujourd'hui en Seine-Saint-Denis. Il ne semble pas que des ancêtres sportifs l'ai précédé. Le football a certes constitué sa discipline favorite mais il a pratiqué d'autres sports, en particulier la gymnastique et peut-être un peu de cyclisme dans sa jeunesse, et le judo après la seconde guerre mondiale au "Cercle Jean Bergougnioux" du Raincy-Villemomble semble-t-il.

Ainsi, un recueil d'articles patiemment découpés dans des journaux, collés et commentés, portant sur la période de 1935 à 1939, atteste de sa passion pour le sport.

Petit florilège de documents figurant dans ce recueil traitant principalement du football, avec la composition et les résultats des équipes, et un peu de cyclisme.

Quelques coureurs de l'équipe nationale présente au Tour de France 1936Résultats cyclistes en 1937 et 1938

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Désolé de citer l'O.M., mais le PSG n'existait pas à l'époque!

Il découvre probablement la gymnastique au sein de l'école Fénelon située à Vaujours, établissement qu'il a fréquenté. A l'origine, cette école fondée en 1843, recueillait les enfants orphelins, pauvres ou délaissés. Cet établissement privé confessionnel organisait diverses activités, telles des fêtes religieuses, l'éducation physique, la musique et le théatre, les élèves en étant les protagonistes. Une salle était commune aux activités festives, théâtrales et de gymnastique ; on parlerait aujourd'hui d'une salle polyvalente.

La salle vers 1930

Le premier document retrouvé est la photographie suivante portant la mention "Société de gymnastique de Vaujours - 1930 ". Mon père, qui a onze ans, figure agenouillé sur ce document (le premier à droite, une croix dessinée de plus sur la poitrine). Cette photographie a été prise à l'extérieur en 1930, la présence d'un prêtre laissant présumer qu'elle concerne bien l'école Fénelon, mais aucun indice ne permet d'en préciser l'endroit.

Sté de gymnastique de Vaujours en 1930

L'école fénelon est aujourd'hui un Etablissement Catholique d’Enseignement en contrat d’association avec le Ministère de l’Education Nationale et de l’Agriculture.

Fénelon Vaujours

Établissement privé Catholique sous contrat avec l'État. École maternelle et élémentaire - Collège - Lycée Général et Technologique - Lycée du Paysage et de l'Environnement et UFA (Alternance).

http://www.fenelon.fr

Ses débuts au football se feront à l'U.S.L.G. en 1935 (l'histoire du club actuel indique CSM Livry-Gargan fondé en 1931, toutes les photographies font référence à l'USLG sauf une, USMLG ?). Il joue dans l'équipe première des juniors jusqu'à la saison 1936-1937. Sur les photographies suivantes, tirées d'un album, de gauche à droite et de haut en bas (les indications portées entre guillemets sont mentionnées au dos des photographies):

- Livry-Gargan 1935, "première année de football".

- L'équipe "le 22 janvier 1936" (photographie peut-être faite à Villemomble).

- Première junior formée (de haut en bas et de gauche à droite) de "Derrien, Pérez, Gérardin, Bouzanne, nom illisible, Moré, Bonnard, Pelen, "Titi", Maurice et Bézard".

- Photographie de l'équipe sans mention.

- "Le 11 juillet 1937 à Montfermeil, l'équipe junior - les trèfles, Coco, Marcel, Bonnard, Boussanges et Large René et moi, bat le Stade de l'Est composé de Petit, Gérard par 1-0" (il doit s'agir du Stade de l'Est des Pavillons-sous-Bois).

- Une photographie de l'équipe en "juin 1937 à Livry".

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 Il accède à l'équipe première de Livry-Gargan à partir de la saison 1937-1938. Sur les photographies suivantes, toujours de gauche à droite et de haut en bas:

- "Dimanche 20 octobre 1937, 2ème tour Coupe de France, Livry bat Massy 8-0".

- "Chauny - USLG 1937".

- "Chauny, Aisne, équipe réserve de USLG saison 1937-1938 M.MORÉ - POIRIER" 1937" (les deux joueurs cités doivent être ceux tenus aux épaules par mon père).

- "Livry-Gargan - U.S. Brie, 2ème rang: Larmet, Guillet R., Jorel, Cohendet, Vielbrecobe et Beaudouin, 1er rang à genoux: Bonvalot, Bouzanne, Cafmeyer, Guéguan et Rousselle Roger".

- "A.S. de l'Est, équipe première de l'U.S.L.G. Championnat gagné" (quel championnat ?).

- Dernière phographie en bas à droite sans mention.

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Ces quelques photographies retracent son passage dans le club de football de Livry-Gargan. Le site officiel du club actuel est le suivant:

LIVRY GARGAN FC : site officiel du club de foot de LIVRY GARGAN - footeo

Bienvenue sur le site officiel du club LIVRY GARGAN FC. Retrouvez toute l'actualité, le calendrier et les résultats des équipes, ainsi que toute la vie du club.

http://fc-livrygargan.footeo.com

Pendant les hostilités de la seconde guerre mondiale, quelques matches de football ont été organisés, en particulier au sein des régiments. Ainsi, trois photographie figurent dans l'album précité relatent un match organisé entre le 72ème R.A. et le 1er R.I., le lieu de la rencontre n'étant cependant pas mentionné. Les deux premières photographies depuis la gauche concernent la présentation des équipes au Colonel Taon, commandant du 72ème R.A..Cette dernière équipe l'emporte 2-1. La troisième photographie représente l'équipe du 72ème R.A. dont fait partie mon père (debout, 3ème depuis la gauche).

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Les deux photographies ci-dessus ont attrait, la première à gauche, à l'équipe du Stade de l'Est de la saison 1943-1944, celle de droite à l'équipe de l'A.S.P.P., Association Sportive de la Préfecture de Police (mon père est au centre du premier rang agenouillé). Mon père a en effet fait carrière dans la police nationale d'où sa présence dans cette dernière équipe jusqu'à cessation de toute activité sportive. Il a également joué dans l'équipe du Raincy (Seine-Saint-Denis) probablement vers le fin des années 1940.

Les sites officiels des deux clubs précités sont les suivants:

SEP FOOTBALL : site officiel du club de foot de PAVILLONS SOUS BOIS - footeo

Bienvenue sur le site officiel du club SEP FOOTBALL. Retrouvez toute l'actualité, le calendrier et les résultats des équipes, ainsi que toute la vie du club.

http://sep-football.footeo.com
ASPP Omnisports - Accueil - Pratiquer un Sport à Paris

Site officiel de l'Association Sportive de la Police de Paris

http://www.aspp.asso.fr

La principale fierté de mon père est d'avoir été sélectionné pour participer à un match des patronages en mai 1948 à Fougères opposant la France à la Belgique. Rencontre qui s'est soldée par un match nul 3-3. Que sont ces "patronnés" ?

L'encyclopédie libre Wikipédia en dresse l'histoire et leur développement.

Fédération sportive de France - Wikipédia

Les sections de jeux et de gymnastique des œuvres de jeunes gens commencent à se regrouper en 1898 - à l'initiative de Paul Michaux - en une organisation fédérale : l' Union des sociétés de gymnastique et d'instruction militaire des patronages et œuvres de jeunesse de France (USGIMPOJF) qui devient Fédération des sociétés catholiques de gymnastique (FSCG) en 1901, puis Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) en 1903.

https://fr.wikipedia.org

La composition de l'équipe de France des "patronnés" était la suivante (de gauche à droite): Allias (Pau), Vallée (Fougères), Nicolas (Épinal), Bouzanne (Le Raincy), Bedu (Arago), Ledan (Fougères), Etcheverry (Bayonne), Plémelding (Épinal), Destandau (Orthez), Ledrean (Lorient), Lebail (Lorient), ce dernier capitaine de l'équipe étant un international militaire.

France-Belgique à Fougères en mai 1948 1

France-Belgique à Fougères en mai 1948 2

Ci-dessous présentation des équipes au public, une phase du match et deux articles parus dans la presse rendant compte de cette rencontre, l'un d'eux assorti d'une photographie provenant du Miroir Sprint.

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17 février 2016

La Vallée de la Bouzanne sur France 3

La Vallée de la Bouzanne a fait l'objet d'un reportage intitulé "SUIVEZ LE GUIDE : Dans la vallée de la Bouzanne, les châteaux sont rois" le 22 janvier 2015 dans l'émission télévisée de France 3.

Retrouvez-le sur son site Midi en France.  

 

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4 août 2015

Annuaire des blogs généalogiques

 La RFG en parle  juin2013      "  Annuaire des blogs généalogiques. "

"Jean Louis Garret avait déjà innové en 2005 en créant son annuaire des sites gratuits proposant des relevés généalogiques.
Il récidive dans son incroyable travail de bénédictin en recensant tous les blogs liés à la généalogie.
Le classement est effectué par catégories ( blogs individuels, institutionnels, thématiques, associatifs, de professionnels, et même blogs étrangers ) puis par ordre alphabétique de titre dans chaque catégorie.
Avec ce travail, l'auteur nous tend en fait un piège: celui de ne plus décoller de notre ordinateur en butinant de blog en blog,
car la matière est abondante...Mais il ne s'arrête pas là puisqu'il commence également le recensement des blogs consacrés à l'histoire des villages, sur lesquels on trouve souvent des rubriques contenant des généalogies!
"

Je découvre aujourd'hui cet annuaire (merci Google!) qui permet à tout généalogiste d'enrichir ses recherches.

Bravo à l'auteur pour le travail fourni.

http://www.jeanlouis-garret.fr/Les_Blogs_Genealogiques.html

11 juin 2014

Mes grand-pères dans la grande guerre

Mon grand-père paternel, Baptiste Fernand Eugène BOUZANNE est né à Bressuire en 1895. Il s'est engagé volontaire pour quatre ans le 28 octobre 1913 à Parthenay (Deux-Sèvres) ; il a été inscrit sur la liste de recrutement de la classe 1915 de la subdivision de cette même ville.

Sa situation familiale a vraisemblablement provoqué son engagement : ses états de service le mentionnent en effet comme pupille de l'assistance publique.

Il est arrivé au 77ème Régiment d'Infanterie (R.I.), 1er bataillon, 3ème compagnie, le 29 octobre 1913 sous le matricule 4791, régiment situé à la caserne Tharreau à Cholet (Deux-Sèvres).

Cliquez sur les images pour les agrandir.

La caserne Tharreau

Caserne_Tharreau_2

Ses états de service mentionnent qu'il est devenu élève caporal le 10 novembre 1913, promu caporal puis sergent respectivement les 8 et 23 septembre 1914 dans le même régiment.

A la caserne Tharreau (le 1er assis à droite sur cette photo)

01
(debout en calot au 2ème rang à droite derrière le panneau sur cette seconde photo)02

Dans le conflit opposant la France à l'Allemagne, son régiment va être engagé à partir du mois d'octobre 1914 dans la bataille de l'Yser, fleuve côtier des Flandres belges, au côté des armées belges et britanniques et d'autres bataillons français.

Ces forces sont là pour contrer l'armée du Kaiser Guillaume II qui tente de se frayer un chemin le long de la côte de la Mer du Nord pour prendre Dunkerque et Calais. Mais rappelons la chronologie des évènements de cette bataille.

Elle commence le 15 octobre 1914 pour s'achever le 15 novembre de la même année. Les Allemands ont déjà envahi la Belgique depuis le 4 août 1914 selon le plan Schlieffen, les fortifications de Liège (15 août) et de Namur (25 août) n'ayant pu résister aux bombardements de l'ennemi.

L'armée belge, commandée par son roi Albert 1er, défend la dernière partie de son territoire le long de l'Yser entre Nieuport et Dixmude. Après plusieurs attaques, les Allemands prennent possession de la rive gauche de l'Yser et concentrent de nouveau leurs bombardements sur Dixmude, puis sur Ypres.

On assiste à une guerre de mouvement des forces engagées vers la mer : les Belges, en retraite depuis Anvers, les Allemands qui n'ayant pu emporter la décision sur le front de la Marne tentent de déborder l'armée française qui elle-même ramène des troupes de l'est : c'est ce que l'on appelé "la course à la mer".

La décision est prise alors (25 octobre) d'inonder la région en ouvrant les écluses du canal de l'Yser pour freiner l'avancée de l'armée allemande. Ainsi, malgré de violents combats, les Allemands n'arriveront pas à percer les lignes alliées. Le 1er novembre, ils amorcent leur retraite.

Cette bataille marque la fin de la 1ère phase du conflit, dite de guerre de mouvement qui précède celle des tranchées, et de l'offensive allemande sur ce front qui restera stable quatre années.

Vous pouvez obtenir plus de détails sur cette bataille en consultant les sites suivants :
- Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire (CLHAM) ;
- Histoire des Régiments. Consulter la bataille des Flandres.

C'est au cours de cette bataille que, le 3 novembre 1914 à Zoonebeke, ville située près d'Ypres, mon grand-père sera grièvement blessé à l'avant-bras gauche. Après avoir certainement reçu les premiers soins en ambulance divisionnaire et/ou à l'hôpital d'évacuation primaire suivant le schéma d'évacuations sanitaires mis en place sur les lieux de combat (voir tableau ci-après), il se pourrait que son rapatriement vers l'hexagone se soit fait par bateau. Mais aucune mention concernant ces soins ne figure sur ses états de service.

Schéma d'évacuations sanitaires

sch_ma__vacuation0001

Des états de service qui ne font en effet état que d'hospitalisations à l'hôpital mixte de Cholet du 30 avril au 26 juin 1916, puis du 7 au 30 septembre 1916, avant d'être évacué vers l'hôpital auxiliaire n° 11 d'Angers, périodes situées bien au-delà de la date de sa blessure. Ce dernier hôpital était installé dans les locaux du pensionnat de jeunes filles Jeanne d'Arc situé 3 rue Joubert.

Ces hospitalisations tardives sont vraisemblablement dues au fait que la consolidation de son avant-bras a nécessité une greffe par prélèvement osseux sur sa jambe gauche. Sur une correspondance adressée à un de ses frères, il fait état de "massages" à Evreux. Il devait donc s'y trouver en rééducation ce que semble confirmer sa réforme temporaire prononcée dans cette ville. L'établissement où il a reçu des soins pourrait être l'école Saint-François-de-Sales, 2 rue Portevin, transformée en hôpital complémentaire (n°5) pendant le conflit ; les photographies montrant mon-grand père (le 2ème depuis la gauche avec le bras gauche et la jambe gauche bandés ou plâtrés) dans un parc avec en arrière-plan un bâtiment et devant ce même bâtiment qui présente des éléments architecturaux en façade similaires à ceux figurant sur la photographie de cette école.

04

La "salle n° 12" devant la façade

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L'école Saint-François-de-Sales

St_Fran_ois_de_Sales_Evreux

La commission spécialisée de réforme de cette ville prononcera sa réforme temporaire de 2ème catégorie le 29 septembre 1915, puis celle de Parthenay le réformera définitivement le 12 mai 1917 pour impotence fonctionnelle du bras gauche. Mon grand-père sera ensuite affecté au service des poudres à Sevran (Seine-Saint-Denis).

La Médaille Militaire avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme lui sera conférée le 11 septembre 1917.

Extrait du registre matricule militaire de Baptiste Fernand Eugène BOUZANNE.

 

Registre_matricule_bbouzanne_1

 

Registre_matricule_bbouzanne_2

 

Registre_matricule_bbouzanne_3

 

 

 

 

 

 

 

 


Henri_en_chasseur_alpinHenri François DUCRET est né le 18 mai 1897 à Lugrin (Haute-Savoie). De la classe 1917, il a été recruté à Annecy sous le matricule 2018 ; d'abord affecté le 28 août 1916 au 97ème R.I., puis au 293ème R.I. le 26 août 1917, nous le retrouvons ensuite au 201ème R.I le 23 novembre 1917.

Son régiment intégré dans la 3ème armée dirigée par le général HUMBERT va combattre dans la forêt domaniale de Retz (Aisne) afin d'enrayer l'offensive des Allemands vers Compiègne. L'armée allemande vise ensuite Paris. Cette offensive comprend deux opérations menées simultanément afin d'encercler les forces françaises et les obliger à leur retraite : l'une partant de l'est dirigée vers Villers-Cotterets, l'autre partant du nord et dirigée vers Compiègne.

Les assauts Allemands vont être particulièrement violents du 1er au 13 juin 1918. Ils pénétreront en partie le nord du massif forestier dès le 3 juin, créant une poche importante dans la ligne de front, grâce aux renforts de nombreuses divisions et de l'appui de leurs puissantes batteries. Face au danger que représente cette poussée allemande, l'état-major français va mettre en place une nouvelle stratégie pour contrer le déploiement par vagues d'assaut successives des divisions ennemies.

Le 11 juin, les généraux MANGIN et HUTIER lancent une furieuse contre-offensive avec l'appui des chars d'assaut et de l'aviation, enrayant l'avancée des Allemands tant à l'est qu'au nord.

Le 14 juin 1918, par "une journée calme" comme le relate le JMO (journal des marches et opérations), Henri DUCRET sera tué dans cette forêt de Retz, à Corcy. Il repose dans la nécropole militaire du cimetière de Villers-Cotterets.

Il avait été préalablement blessé par balle le 25 mars 1918 et évacué à Noyon ; il rentrera d'évacuation le 13 mai 1918 et réintègrera son régiment le 6 juin 1918.

Il était mon grand-père côté maternel. Il n'aura pas pu reconnaître sa fille née le 11 avril 1918, ma mère, fruit de son amour avec Claire LAVOREL.

Le JMO du 25 mars 1918 (extraits)

 

JMO_1918-3-25_1

 

JMO_1918-3-25_2

 

JMO_1918-3-25_3

 

 

Le JMO des 13 et 14 juin 1918 (extraits)         

JMO_14_6_1918JMO201er_giment14juin1918

(L'état des hommes de troupe du 14 juin 1918 indique que Henri DUCRET a été tué à l'est de la laie de la Croix du Pain Tendre et enterré au carrefour Château-Fée, commune de Longpont).

Dernier message d'amour d'Henri à Claire

Dernier_mot_d_Henri_Ducret
Extrait du registre matricule militaire de Henri François DUCRET.

registre_matricule_hducret_1

registre_matricule_hducret_2

 Source des JMO : Mémoire des hommes

 

" La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas"

Paul Valéry

 

 

 

 

 

8 octobre 2012

Le patronyme Bouzanne dans l'Indre

Dans un message précédent ("Mes recherches actuelles"), j'évoque la présence du patronyme Bouzanne dans le département de l'Indre. J'écris ainsi : "La présence de mon patronyme dans le Maine et Loire pourrait tout aussi bien signifiée, sur l'hypothèse que l'origine de mon nom est liée avec celui de la rivière coulant dans l'Indre, à la migration d'individus du Berry vers les Pays de la Loire ; en effet, la distance d'environ cent soixante kilomètres peut être facilement franchissable en utilisant l'écoulement naturel des cours d'eau, soit d'amont en aval, la Creuse, puis la Vienne et enfin la Loire. La présence de plusieurs familles portant mon patronyme, majoritairement situées dans l'Indre, à ou près des villes de Châteauroux et d'Argenton-sur-Creuse, peut accréditer cette hypothèse". Mais j'ajoute que la présence d'un "maître" Bouzanne à Paris en 1562 démontre que l'existence de mon nom est antérieure à celui attribué à cette rivière. Une existence également corroborée par des actes notariés datés de 1582. La rivière La Bouzanne a été désigné sous ce toponyme en 1585, sa précédente appellation étant Bosania.

Il restait à pouvoir établir un lien entre les Bouzanne des départements du Pays de Loire et ceux de l'Indre. Or, le patronyme Bouzanne n'apparait dans ce département de l'Indre qu'au début du 19ème siècle avec la naissance de Silvain à Le Pêchereau.

naissance Silvain 1817-1

naissance Silvain 1817-2

Que nous révèle cet acte. Silvain, enfant naturel, a été déclaré le 22 novembre 1817 par la mère de Madeleine Salleron, Catherine Delaveau, veuve de Silvain Salleron. L'acte de naissance précise que cet enfant de sexe masculin a ainsi été nommé "de prénom Silvain et de nom Bouzanne". Légitimement, même à cette époque, il aurait du être déclaré sous le nom de la mère, Salleron.

Avant de tenter d'expliquer l'attribution de ce nom, quelques rappels s'imposent en matière d'état civil. Le cadre juridique de l'attribution du nom patronymique est basé essentiellement sur la coutume. Il n'existe que deux dispositions légales qui viennent compléter cet usage :

- la loi du 6 fructidor an II (23 août 1794) légiférant sur l'interdiction de porter d'autres nom et prénoms que ceux inscrits à l'état-civil.

- la loi plus récente du 8 janvier 1993, entrée en vigueur le 1er février 1994, qui remplace celle du 11 germinal an II (31 mars 1794), légiférant sur le changement de nom.

L'attribution du patronyme à la personne peut-être d'origine filiale ou administrative selon qu'il s'agit d'un enfant légitime, né d'un couple marié, ou d'un enfant naturel né hors mariage. La règle habituelle veut que l'enfant légitime porte le nom de son père. Aujourd'hui, avec l'évolution sociétale, toute personne majeure a désormais la possibilité d'ajouter à titre d'usage le nom de sa mère à celui de son père.

Pour un enfant naturel, les règles relatives à l’attribution de son nom ne sont pas liées à celles de l’application de l’autorité parentale qui s'appuient sur l’existence d’une vie commune entre les parents. Elles sont fondées sur la priorité donnée à celui des deux parents qui établit en premier lieu la filiation. Si la filiation naturelle est établie à l'égard des deux parents, ceux-ci choisissent soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés. 

Le Code Civil - titre II - Des actes de l'état civil - codifie ainsi les déclarations de naissance et la filiation :

- Article 57 modifié par l'ordonnance n°2005-759 du 4 juillet 2005 - art. 17 - entré en vigueur le 1er juillet 2006 :

"L'acte de naissance énoncera le jour, l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de l'enfant, les prénoms qui lui seront donnés, le nom de famille, suivi le cas échéant de la mention de la déclaration conjointe de ses parents quant au choix effectué, ainsi que les prénoms, noms, âges, professions et domiciles des père et mère et, s'il y a lieu, ceux du déclarant. Si les père et mère de l'enfant ou l'un d'eux ne sont pas désignés à l'officier de l'état civil, il ne sera fait sur les registres aucune mention à ce sujet.

Les prénoms de l'enfant sont choisis par ses père et mère. La femme qui a demandé le secret de son identité lors de l'accouchement peut faire connaître les prénoms qu'elle souhaite voir attribuer à l'enfant. A défaut ou lorsque les parents de celui-ci ne sont pas connus, l'officier de l'état civil choisit trois prénoms dont le dernier tient lieu de nom de famille à l'enfant. L'officier de l'état civil porte immédiatement sur l'acte de naissance les prénoms choisis. Tout prénom inscrit dans l'acte de naissance peut être choisi comme prénom usuel".

- Article 311-21 modifié par les ordonnances n°2005-759 du 4 juillet 2005 - art. 3 - et n°2005-759 du 4 juillet 2005 - art. 8 :

"Lorsque la filiation d'un enfant est établie à l'égard de ses deux parents au plus tard le jour de la déclaration de sa naissance ou par la suite mais simultanément, ces derniers choisissent le nom de famille qui lui est dévolu : soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux dans la limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. En l'absence de déclaration conjointe à l'officier de l'état civil mentionnant le choix du nom de l'enfant, celui-ci prend le nom de celui de ses parents à l'égard duquel sa filiation est établie en premier lieu et le nom de son père si sa filiation est établie simultanément à l'égard de l'un et de l'autre".

- Article 311-23 modifié par la loi n° 2009-61 du 16 janvier 2009, art. 1 :

Lorsque la filiation n'est établie qu'à l'égard d'un parent, l'enfant prend le nom de ce parent.

"Lors de l'établissement du second lien de filiation puis durant la minorité de l'enfant, les parents peuvent, par déclaration conjointe devant l'officier de l'état civil, choisir soit de lui substituer le nom de famille du parent à l'égard duquel la filiation a été établie en second lieu, soit d'accoler leurs deux noms, dans l'ordre choisi par eux, dans la limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. Le changement de nom est mentionné en marge de l'acte de naissance.

Toutefois, lorsqu'il a déjà été fait application de l'article 311-21 ou du deuxième alinéa du présent article à l'égard d'un autre enfant commun, la déclaration de changement de nom ne peut avoir d'autre effet que de donner le nom précédemment dévolu ou choisi.

Si l'enfant a plus de treize ans, son consentement personnel est nécessaire."

- Article 334-1 créé par la loi n°72-3 du 3 janvier 1972 - art. 1 :

"L'enfant naturel acquiert le nom de celui de ses deux parents à l'égard de qui sa filiation est établie en premier lieu ; le nom de son père, si la filiation est établie simultanément à l'égard de l'un et de l'autre".

Revenons à l'acte de naissance de Silvain établit au début du 19ème siècle. On peut noter que la mère n'a pas reconnu ensuite cet enfant pour que la filiation soit établie. Pour tenter d'expliquer le choix du patronyme Bouzanne pour cet enfant naturel, l'analogie pourrait être faite avec les règles d'attribution des noms donnés par les hospices aux enfants qu'ils recueillaient. Ainsi, dès qu'un enfant est "levé", un nom lui est attribué généralement par l'aumônier de l'hospice, puis par l'officier de l'état-civil à partir de 1792. Ainsi, son nom sera choisi en fonction des circonstances de sa "levée", de son physique, du lieu où il a été trouvé. Sous l'Empire, la circulaire du 30 juin 1812 règlemente l'attribution des noms aux enfants trouvés ; une circulaire viendra la compléter en édictant diverses recommandations dans le but d'éviter certains abus. A partir de 1841, les enfants naturels non reconnus reçoivent deux prénoms, le second faisant usage de nom de famille. Ainsi, les pratiques dans l'attribution des noms à ces enfants sont sans doute révélatrices de l'embarras, du mépris, voir du rejet à leur égard.

Pour Silvain, enfant illégitime, dont la venue représente une honte, sa grand-mère n'a peut-être pas souhaiter qu'il porte le nom de famille, Salleron, d'autant qu'elle est veuve. S'est-elle alors inspirée de ces usages pour donner à cet enfant un nom différent du sien ? Ou es-ce l'officier d'état-civil lui-même qui a décidé de ce choix ? Le nom de la rivière La Bouzanne coulant dans l'Indre, située à environ 5km de Le Pêchereau, aurait pu alors inspiré la grand-mère de Silvain ou l'officier de l'état-civil. Mais ceci ne constitue qu'une première hypothèse.

La seconde hypothèse pour expliquer ce choix serait d'envisager que le père présumé, un Bouzanne originaire du Maine-et-Loire, aurait pu être de passage, ou séjourné, dans la région. Si je me réfère aux individus recensés sur mon arbre généalogique, un seul d'entre eux, né à Brézé mais dont je n'ai pu à ce jour établir le parcours à défaut de trouver un acte de mariage éventuel et celui de son décès, aurait pu être en mesure d'engendrer cet enfant né en 1817. A cette date, il est agé de 49 ans. Quant à Madeleine Salleron, la mère de l'enfant, elle est agée de vingt huit ans à la naissance de son fils. Cette hypothèse m'apparait cependant aléatoire.

En conclusion, si la première hypothèse, la plus plausible, peut-être retenue, l'ascendance des Bouzanne natifs de l'Indre n'aurait donc aucun lien avec celle originaire du Maine-et-Loire.

 

 

 

9 mai 2012

Remontons dans le temps...

Mon ascendance débute au XVIIème siècle avec Pierre BOUZANNE qui est uni à Marie TRUDET (voir mon précédent article "Mes recherches actuelles" publié en mai 2010). Pour les communes intéressées par cette branche de ma généalogie, Saint-Cyr-en-Bourg et Brézé, les archives départementales du Maine-et-Loire ne disposent pas d'actes de mariage respectivement antérieurs à 1656 et 1670. L'ascendance de Pierre BOUZANNE ne peut donc pas être établie à partir des documents figurant à l'état-civil de ces archives.

La présence de mon patronyme est cependant citée dès le XVIème siècle. En effet, dans mon article précité, je mentionne un "maître" BOUZANNE à la Sorbonne en 1562 et un François BOUZANNE dans un document de remembrance établi à la seigneurie de Brézé en mai 1582.

Ce sont des actes notariés qui me permettent de confirmer la présence d'ancêtres dans le courant du XVIème siècle. Ces actes concernent la seigneurie de Brézé. Ainsi, les noms d'Abel BOUZANNE, de ses enfants et de collatéraux sont cités pour des transactions portant sur leurs biens.

Un arbre sur ces ancêtres peut donc être établi. Cliquez sur le lien arbre_abel pour le découvrir.

Sur un de ces actes, nous trouvons l'ensemble des personnes composant cette famille.

p22bp23bp24bp25b


Cet acte a été transcrit à la demande d'un membre de la branche BOUZANNE DES MAZERY que je remercie. En voici cette transcription.

en marge :

Veriffie et alloue

voir la tranSaction

qui Sera levee en

grosse parlesd

bouzanne etconSors

René bouzanne Abel bouzanne et                                    1                                  

Vincent bouzanne Son frere René etpierre molaiz

A cause defeue Jehanne bouzanne leur mere

EStienne SerreboeSte froulier etfrancoiSe

SerreboeSte Sa Seur acause defeue florence                     5                                      

bouzanne leur mere Et Rene molay acause

de mathurine Roy Safemme fille defeue

eStiennette SerreboeSte Seur desd eStienne

etfrancoise Vincent bouzanne leSne René

etloySe guillorez enffens defeu Jacques                   10

guillore etde feue mathurine bouzanne Seur

dudVincent enffens defeu Jehan bouzanne

frere desd Rene Jehanne etflorence Tous

pour feuz Abel bouzanne leure pere

Jehan bouzanne etpierre couStable au lieu de feu             15

pierre bouzanne Au paravent pour feu philipon

de Jocens qui Soulloient payer Six boesSeaux

froment Lodunoys etUng boesSeau meSure deSaumur

Et de pnt ne payent que deux boesSeaux

et demy froment meSure dudSaumur Et                           20

ainSi aeSté accordé par tranSaction paSSee

parRouSSiere note Soubzlacourt de mille

lemugon endabte le VingtieSme Jour daouSt

mil Vc quatre vingtzt faict de certain proces

meu entre leSdcoutables etles SuSdictz                           25

LeSquelz deux boesSeaux et demy Ilzont

aSSigne Scavoir eSt Ledict

Rene bouzanne Et leSd abel etVincent bouzannes

freres Sur Une piecze deterre SiSe ala

fontaine Sainct hillaire contenant deux boesSelles            30

ou Environ . Joignent dune part laterre dud

pierre mollay daultre part laterre de Jehan

ganault guillon et aultres dung bout Sur

Lad fontaine Sainct hillaire daultre bout au

chemyn tendant delhommeau Sangler au pont                35

Sainct JuSt Et led Vincent bouzanne LeSne

tant pour luy que pour leSd loiSe etRene

guillorez. Sur Une piecze deterre SiSe

enchamp Seguyn contenant troys boesSellees

ou Environ .  Joignent dune part la terre                         40

dud eStienne SerreboesTe daultre part la

terre de Jehan ganault guillon dung bout

auchemyn tendant delhommeau Sangler

au boys de Saulmouczay daultre bout la                        45

terre des hoirs feu loys brunet LeJeune

Et leS d René etpierre molaiz freres Sur

Une boesSellee de terre SiSe en briSardoiSe

Joignent dune par la terre dudRene molay

mary delad Roy acause delle daultre part                       50

la terre des hoirs feu francoys bouzanne

d ungbout auchemyn tendant dupuy aubert

alaherpiniere d aultrebout la terre dela

Seigneurie debreze acause dela meStairye

de bourienne Item demye boesSelleede                        55

terre SiSe audlieu de briSardoiSe Joignent

d une part laterre deSd enffens

feu Jacques guillore daultre part laterre

deSdhoirs feu francoys bouzanne dung

bout ledchemyn dautrebout ladterre                              60

dela meStairye debourrienne Et LeSd

eStienne etfrancoiSe SerreboeSte etRene

molay mary deladRoy Sur Une boesSellee

de terre SiSe audlieu debriSardoiSe Joignent

dune part la terre deSdhoirs feu Jacques                        65

guillore daultre part la terre dudRene molay

frere dudpierre dungbout led chemyn tendant

du puy aubert alaherpiniere daultrebout

La terre delad meStairye debourrienne

Item troys boesSellees de terre SiSes                            70

Sur le boys de Saulmouczay Joignent dune part

la terre dudRene molay frere dudpierre

daultre part laterre des hoirs feu guillaume

chappault dungbout auchemyn

tendant de lhommeau Sangler au pont Sainct JuSt          75

d aultrebout le chemyn tendant dudhommeau

Sangler auboys  de Saulmouczay ItemUne

boesSellee de terre ou Environ SiSe

en champ Seguyn Joignent dune part la terre

de anthoine cherbonneau d aultre part                          80

la terre de Rene molay frere de pierre dung

bout la terre des hoirs feu grand jehan

picrard d aultrebout la terre de Jehan

geneteau Et Sur chacune deSdpieczes

Seulle etpour leTout Sans diviSion pour ce                     85

II bo et demy ft

Quelques interprétations personnelles sur cet acte.

La lecture de ce document ancien est difficile de par l'écriture employée, mais également par la présence d'abréviations et d'enchaînements dans les mots. Les lignes de l'acte et de sa transcription sont numérotées pour en faciliter le repérage.

L'acte se décompose en sept parties.

1ère partie (marge).

Elle indique qu'il s'agit d'une transaction passée entre les BOUZANNE et consorts, ces derniers essentiellement des collatéraux. La grosse d'un acte authentique se distingue de l'original, ou minute, en ce qu'elle ne constitue qu'une copie dont la force exécutoire ne s'applique qu'aux parties elles-mêmes.

2ème partie (lignes 1 à 14).

Y sont décrites les personnes présentes ou citées de par le lien de parenté, car décédées, lors de l'établissement de cet acte.

Sont présentes : René BOUZANNE, fils de feu Abel ; Abel et Vincent BOUZANNE, fils de feu Jehan ; René et Pierre MOLAIS, fils de feue Jehanne ; Etienne et Françoise SERREBOESTE, enfants de feue Florence ; René MOLAY et sa femme Mathurine ROY, fille de feu Etiennette SERREBOESTE, elle-même fille de feue Florence ; René et Louise [loySe] GUILLORE, enfants de feue Mathurine, elle-même fille de feue Jehanne.

Etienne SERREBOESTE exerce probablement le métier de foulieur [foulier], celui qui foule le raisin dans la cuve (ligne 4). Brézé se trouve dans une région viticole.

Ligne 13 : desd pour desd[its].

L'acte concerne la répartition des biens de feu Abel BOUZANNE, le père.

3ème partie (lignes 15 à 27).

La personne qui dresse l'acte (un notaire ?) rappelle une transaction passée le 26 août 1580 par ROUSSIERE, notaire, entre Jehan BOUZANNE et Pierre COUTABLE, pour feu Pierre BOUZANNE et le dénommé Philipon de JOCENS qui sous-louait [soulloient] auparavant le bien.

Pierre BOUZANNE n'apparait d'en aucun autre acte et son lien de parenté ne peut pas être établi.

Ligne 19 :pnt pour p[rese]nt.

4ème partie (lignes 27 à 36).

Cette partie de la transaction concerne René BOUZANNE, fils d'Abel, Abel et Vincent, fils de Jehan BOUZANNE, pour une pièce de terre (on dirait aujourd'hui une parcelle) sise à la fontaine Saint-Hilaire d'une contenance de deux boisselées, joignant d'une part la terre de Pierre MOLAIS, d'autre part la terre de Jehan GANAULT, GUILLON et autres d'un bout de la fontaine Saint-Hilaire à l'autre bout au chemin tendant de l'hommeau sangler au pont Saint-Just.

Selon le lexique Godefroy, dictionnaire de l'ancien français, un hommeau désigne un petit homme et sangler, un être simple, qui vit solitaire. Ce personnage, ou son habitat, représente vraisembablement un point de répère pour délimiter les terres.

Revenons sur les mesures citées. Le boisseau (boesSeau), qui pouvait être une mesure de quantité pour le grain ou une mesure agraire, la boisselée (boesSellee) qui est un espace de terre d'environ dix ares ensemençable avec un boisseau de blé. Ces mesures pouvaient être différentes d'une province à une autre, voire d'une ville à une autre. Il est ainsi précisé le boisseau, mesure de Saumur, aux lignes 18 et 20.

Pour mémoire, le système métrique se substitua aux anciennes mesures par décret du 1er aout 1793. Mais ce texte  destiné à mettre fin aux anciennes mesures rencontra de nombreux obstacles dans son application. Ainsi, un arrêté des consuls du 13 Brumaire an IX autorisa l'usage des anciennes mesures et un décret impérial du 12 février 1812 autorisa l'utilisation d'instruments de mesure et de pesage mixte. L'usage du système métrique fut définitivement promulgué par la loi du 4 juillet 1837 et appliqué a partir du 1er janvier 1840.

Ligne 28 : leSd pour les d[its].

Ligne 31 : dud pour dud[it].

Ligne 36 : led pour led[it].

5ème partie (lignes 36 à 45).

Cette partie de la transaction concerne Vincent BOUZANNE, tant pour lui que pour Louis et René GUILLORE, pour une pièce de terre sise dans le champs Seguin d'une contenance de trois boisselées, joigant d'une part la terre d'Etienne SERREBOESTE, d'autre paert la terre de Jehan GANAULT, GUILLON, d'un bout du chemin tendant de l'hommeau Sangler au bois de Saumoussay à l'autre bout de la terre des hoirs (héritiers) de feu Louis BRUNET le jeune.

Ligne 37 : lesd pour lesd[its].

6ème partie (lignes 46 à 60).

Cette partie de la transaction concerne René et Pierre MOLAIS pour une pièce de terre sise en Brisardoise d'une contenance d'une boisselée, joignant (d'une part) la terre de René MOLAY, mari de la (Mathurine) ROY, d'autre part la terre des héritiers de feu François BOUZANNE d'un bout du chemin tendant du puits Aubert à la herpinière à l'autre bout à la terre de la Seigneurie de Brézé de par la métairie de Bourienne  ; item (terme répétitif utilisé dans les inventaires) pour une autre pièce de terre d'une contenance d'une demie boisselée sise au lieu-dit de Brisardoise joignant d'une part la terre des enfants de feu Jacques GUILLORE (René et Louise), d'autre part la terre des héritiers de feu François BOUZANNE à l'autre bout de la terre de la métairie de Bourienne.

Tout comme Pierre BOUZANNE, le lien de parenté de François BOUZANNE ne peut être établi. Mais il pourrait s'agir du personnage cité dans le document de remembrance de mai 1582 rappelé dans le deuxième paragraphe de cet article.

7ème partie (lignes 60 à 84).

Cette dernière partie concerne Etienne et Françoise SERREBOESTE et René MOLAY, mari de la (Mathurine) ROY, pour une pièce de terre sise au lieu-dit de Brisardoise d'une contenance d'une boisselée joignant d'une part la terre des héritiers de feu Jacques GUILLORE, d'autre part la terre de René MOLAIS, frère de Pierre, d'un bout du chemin tendant du puits Aubert à la herpinière à l'autre bout de la terre de la métairie de Bourienne ; item pour une terre de trois boisselées sise sur le bois de Saumoussay joignant d'une part la terre de René MOLAIS, frère de Pierre, d'autre part la terre des héritiers de feu Guillaume CHAPPAULT d'un bout du chemin tendant de l'hommeau sangler au pont de Saint-Just de l'autre bout au chemin tendant de l'hommeau sangler au bois de Saumoussay; item pour une terre d'une contenance d'une boisselée sise dans le champs Seguin joignant d'une part la terre d'Anthoine CHERBONNEAU, d'autre part la terre de René MOLAIS, frère de Pierre, d'un bout de la terre des héritiers de feu Jehan PICRARD à l'autre bout de la terre de Jehan GENETEAU.

A noter dans cette partie de transaction la confusion des noms à consonance identique et d'orthographe proche, MOLAIS et MOLAY, avec un prénom identique, René, pour ces deux personnages. C'est la précision du frère de René MOLAIS, Pierre, et non donc MOLAY, qui clarifie le passage. Mais les patronymes MOLAIS et MOLAY sont probablement issus de la même souche familiale.

Et sur chacune desdites pièces, seule et le tout sans division constitue la conclusion de la transaction, l'acte étant indivisible.

Non décryptée, la phrase ponctuant l'acte (ligne 86).

 

 

 

5 septembre 2011

Les registres matricules miltaires

Les archives départementales des Deux-Sèvres et de la Vienne, départements auxquels sont rattachés des branches de mon arbre généalogique, ont publié les registres matricules militaires des classes de conscription s'échelonnant de 1867 à 1900 pour le bureau de recrutement de Parthenay dans les Deux-Sèvres, de 1867 à 1908 pour celui de Chatellerault dans la Vienne.

Que nous apprennent ces registres pour chaque individu :
- l'état-civil, le nom de ses parents, sa profession ;
- le signalement (couleur des cheveux, des sourcils et des yeux, forme du nez, de la bouche, du menton et du visage, taille) ;
- les dates et lieux d'habitation successivement habités ;
- le détail des services et mutations effectués dans l'armée active, en particulier les campagnes menées contre l'ennemi pendant la grande guerre de 1914-1918 pour cinq d'entre eux.

On y relève également les causes de réforme et même les condamnations pour des actes délictueux!

Un des ces  registres

Paul Maurice 1895 0

Ainsi, je découvre que mes aïeux dont les classes de mobilisation s'échelonnent de 1893 à 1900, donc nés entre 1873 et 1880, ont majoritairement les cheveux et les sourcils de couleur chatain, les yeux roux ou bruns, le nez petit ou moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale, et sont de petite à moyenne taille (compris entre 1,55m et 1,71m).

Sur les neuf individus concernés, trois d'entre eux ont été rappelés à l'activité par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914, un ayant été tué à l'ennemi. Ces registres m'ont permis de prendre connaissance de la date et du lieu de décès de mon arrière-grand-père paternel, Jean-Baptiste, ces renseignements y figurant car il n'était pas encore libéré de ses obligations militaires.

J'attends désormais la mise en ligne des registres pour les classes de mobilisation portant jusqu'en 1917, six autres de mes aïeux étant concernés dont mon grand-père paternel, Baptiste Fernand Eugène, pour lequel j'obtiendrais peut-être plus de précisions sur ses hospitalisations consécutives à une blessure de guerre (voir mon message "mes grand-pères dans la grande guerre").

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